Le
teint et la
teinte sont deux substantifs, l'un masculin, l'autre féminin, qui représentent le participe passé
du verbe
teindre. Mais, tandis que la
teinte s'applique à toutes les couleurs que la teinture peut donner, le
teint
subit un rétrécissement d'acception et désigne uniquement le coloris du visage ; et même, en un certain emploi absolu, le
teint est
la teinte rosée de la peau de la face. Le
teint est ou plutôt a été un mot nouveau, car il paraît être un néologisme
créé par le seizième siècle. Du moins on ne le trouve pas dans les textes antérieurs à cette époque. Toutefois il faut dire que la transformation
du participe
teint, au sens spécial d'une certaine manière d'être du visage quant à la couleur, a été aidée par l'emploi
qu'en faisaient les anciens écrivains en parlant des variations de couleur que la face pouvait présenter. Ainsi, quand on lit dans
Thomas martyr, vers
330 :
De maltalent e d'ire e tainz e tressués,
et dans le
Romancero, p. 16 :
Fille, com ceste amour vous a pâlie et tainte,
on est bien près de l'acception du seizième siècle et de la nôtre.