Garnison et
garnement sont un même mot, avec des finales différentes et avec une signification primitive identique. Ils expriment tous les deux
ce qui garnit : vêtements, armures, provisions. Longtemps ils n'ont eu l'un et l'autre que cette acception ; mais, dans le cours du parler toujours vivant et toujours mobile, on
a vu ce qu'il est advenu de
garnement, qui n'a gardé aucune trace du sens qui lui est inhérent. La transformation a été moins étrange
pour
garnison. Du sens de ce qui garnit, il n'y a pas très loin au sens d'une troupe qui défend, garnit une ville, une forteresse. Mais, quand on lit,
par exemple, une phrase comme celle-ci :
Le plus méchant garnement de la garnison, quel est celui qui, sans être averti, imaginera qu'il a là
sous les yeux deux mots de même origine et de même acception première ?