Garnement, anciennement
garniment, vient de
garnir. Comment un mot issu d'une telle origine a-t-il pu jamais arriver au sens de
mauvais drôle, de vaurien ? Le sens original est ce qui garnit : vêtement, ornement, armure. Dans les hauts temps, il n'y en a pas d'autre. Mais, au quatorzième siècle
(car ce grand néologisme d'acception ne nous appartient pas, il appartient à nos aïeux), l'usage transporte hardiment ce qui garnit à celui qui est garni ; et, avec
l'épithète de méchant, de mauvais, il fait d'une mauvaise vêture un homme qui ne vaut pas mieux que son habillement. Il va même (car il ne dit jamais un bon garnement)
jusqu'à supprimer l'épithète méchant, mauvais, sans changer le sens : un garnement. On doit regretter que, pour la singularité des contrastes, le sens de
vêtement n'ait pas été conservé à côté de celui de mauvais sujet.