La table de Peutinger est l'ancêtre des cartes routières. Elle couvre tout l'empire romain et les conquêtes d'Alexandre le Grand, à l'est, jusqu'en Inde. Réalisée à la fin du XIIIe siècle, c'est certainement une compilation reposant sur une carte qui a pu être faite vers le IIIe ou IVe siècle, et remaniée plus tard.
Cette carte a été découverte par Konrad Celtius à Worms, au début du XVIe siècle. Il la légua à son ami Konrad Peutinger, d'où son nom, qui souhaita l'éditer.
Elle mesurait plus de 6 mètres de long et 30 centimètres de large. Elle a été découpée en 11 parties au XIXe siècle, elle est conservée à la Bibliothèque nationale de Vienne (Bibliotheca vindobonensis).
La partie occidentale (avec les îles britanniques, la péninsule ibérique, la côte marocaine) a été perdue.
• Österreichische Nationalbibliothek : Tabula peutingeriana, manuscrit de la Bibliothèque nationale d'Autriche (XIIIe siècle)
• Gallica : tables de Peutinger
• Tabula itineraria : édition de Markus Welser (Marcus Velserus) (1598)
• Tabula itineraria : édition de Markus Welser, adaptée par Nicolas Bergier (1726)
• Peutingeriana tabula itineraria : édition de Franz Christoph von Scheyb (1824)
• Castori romanorum cosmographi tabula quae dicitur Peutingeriana, édition de Konrad Miller (1887)
• e-Rara :
• Bibliotheca augustana : tables de Peutinger
• édition de Konrad Miller, avec la partie occidentale reconstituée (Britannia, Hispania) ou Wikimedia
• Euratlas : Tabula peutingeriana, manuscrit de la Bibliothèque nationale d'Autriche, avec la correspondance de certains lieux
• Tabula-Peutingeriana : tables de Peutinger, avec la correspondance entre différentes éditions & index des toponymes
Les doubles tours repésentent une étape importante, on reconnaît :
Marseille (Massilia Grecorum), cité grecque, au centre,
Arles (Arelate) à gauche du Rhône
Riez (Reii Apollinares) dans les Alpes de Haute Provence, en bas, à droite
La maison représente des thermes :
Aix-en-Provence (Aquis Sestis), citée fondée par Sextius, à droite de Marseille
L'édifice en forme circulaire est rare : il représente ici le port de Fos (Fossas Marianas). Le nom de Fos vient du canal réalisé au début du -Ier siècle par Marius pour rejoindre le Rhône (l'embouchure était alors envasée), à 1 mille au nord de la mer. Cet édifice n'apparaît que 2 fois sur la table : pour Fos et Ostie, le port de Rome. Le port de Fos fait aujourd'hui partie du port autonome de Marseille.
Le tracé rouge représente les routes avec les distances (en chiffre romain) :
la distance Marseillle-Aix : XVIII (18 milles romains), soit une distance d'environ 26 km (1 mille représente 1478,50 mètres : voir conversion).
Au nord de Marseille, la commune de Septèmes doit son nom à sa localisation au fait qu'elle est située à la septième borne milliaire de Marseille.
Les villes secondaires : on reconnaît au nord d'Aix la ville d'Apt (Apta Iulia) entre Cavaillon et Sisteron (Segusterone), sur la voie Domitienne qui allait d'Espagne en Italie par le col du Montgenèvre.
Les noms des peuples importants : on reconnaît les Cavares qui vivaient dans la vallée de la haute Durance.
• L'origine, la date de rédaction et la diffusion de l'archétype de la Table de Peutinger par Pascal Arnaud, in Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France (1990)
• Lignes de terre et lignes d'eau d'après la Table de Peutinger, par Pierre Barrière, in Revue des études anciennes (1943)
• Le problème de Ségora (localisation d'une ville entre Poitiers, Nantes et Angers) par Alexis Champigneulle, in Annales de Bretagne (1963)
• L'attraversamento delle Alpi Retiche in età tardo antica : la Tabula Peutingeriana e le viae militares, par Fabio Carminati & Andrea Mariani, in Histoire des Alpes (2020)
• Histoire des grands chemins de l'Empire romain contenant l'Origine, Progrès & Etenduë quasi incroyable des Chemins Militaires, pavez dépuis la Ville de Rome jusques aux extremitez de son Empire, par Nicolas Bergier (1736) : I & II
• De la carte vulgairement dite de Peutinger
→ carte des peuples de la Gaule