Jean Baptiste Auguste Poussineau est né le 10 avril 1831 à Tours, et mort le 18 novembre 1910 à Dinard, dans sa propriété des Buissons (voir acte de décès). C'est le fils de Jean Baptiste Auguste Poussineau (1803-1886) et Désirée Plantin (1807-1874).
Il épouse en 1856 Aimée Coupé (1839-1912). Il est coiffeur-perruquier à Tours puis à Paris.
En 1868, il crée avec son frère, le couturier Félix, de son vrai nom Émile Poussineau (1841-1930), la société de mode Félix, au 15 rue du faubourg Saint-Honoré, Paris VIIIe.
Comme son frère, son domicile est le 14 rue Boissy d'Anglas, Paris (VIIIe). C'est une autre entrée de l'immeuble qui fait l'angle avec le 15 rue du Faubourg Saint-Honoré.
En 1874, ils achètent le château de Bel-Air à La Membrolle, au nord de Tours. Ils le revendent en 1883. (voir carte IGN ; Généawiki : La Membrolle-sur-Choisille). C'est un aujourd'hui un centre de soins de la Croix-Rouge.
En 1879, il quitte Paris et achète le parc du château de la Malouine, qui appartenait au duc Gaston d'Audiffret-Pasquier, pour y faire construire des villas de villégiature balnéaire.
Auguste Poussineau & Aimée Coupée sont les parents de :
- Gustave Poussineau (1857-1936), capitaine de hussards, époux de Louise Noack (1869-1950). Il possède la maison Saint-Pierre, à La Malouine. Puis il s'installe aux Buissons, à la mort de son père en 1910. Elle est vendue en 1933.
- Roger Poussineau (1859-1909), capitaine de cavalerie, il est mort des suites d'une maladie contractée au Tonkin (1885-1887). Il possède la maison Les Mirages à La Malouine. Elle est vendue en 1911.
- Mathilde Poussineau (1863-1929) épouse André Lescanne (1850-1921).
Auguste Poussineau & Aimée Coupée sont enterrés au cimetière de Saint-Énogat.
Mesdames, Messieurs,
Je ne veux pas laisser descendre dans la tombe sans lui adresser un dernier adieu, l'un des hommes qui vit naître pour ainsi dire Dinard, pressentit le brillant avenir qui lui était réservé et s'est acquit, par l'œuvre qu'il lui fut donné d'y accomplir, un titre impérissable à la reconnaissance publique.
Lorsque M. Poussineau arriva dans notre région vers Dinard naissait à peine.
Le Dinard de cette époque, dont se souviennent encore les hommes de ma génération, n'était qu'un modeste village composé de quelques maisons groupées autour de la vieille cale ou disséminées du Bec de la Vallée à la place de l'Église le long de la route nationale.
Quelques maisons seulement commençaient à s'élever sur les mielles, en arrière de la grève de l'Écluse, bordant la rue de l'Avenir, actuellement rue Levavasseur, qui venait d'y être ouverte.
Tout le plateau compris entre Saint-Énogat et le chemin de la Vallée conduisant à la plage, était encore vierge de toute construction, sauf vers Saint-Énogat où M. Lacroix, un précurseur lui aussi, avait commencé le quartier des Villas de la Mer, et la pointe de la Malouine, sur laquelle le duc d'Audiffret-Pasquier avait, quelques années auparavant, construit une villa revendue depuis à M. Mame, imprimeur à Tours. C'est probablement cette vente à l'un de ses compatriotes qui inspira à M. Poussineau l'idée de venir à Dinard.
Séduit à son tour par la beauté de nos côtes et de nos plages, il racheta la villa de M. Mame avec le vaste parc qui l'entourait et c'est là que, plein de confiance dans l'avenir de Dinard, il créa ce délicieux quartier de la Malouine avec ses coquettes villas, ses verdoyantes avenues avec de jolies échappées de vue sur la plage, et son superbe rond-point d'où le promeneur émerveillé peut contempler le magnifique panorama de la grande rade de Saint-Malo.
Tombée en d'autres mains que serait devenue cette pointe de la Malouine ?
Toutes les craintes ne sont-elles pas permises quand on voit ce qui a été fait, hélas ! dans d'autres quartiers. Imaginez par contre, quelle merveille on aurait pu réaliser à Dinard, si le pourtour de la plage de l'Écluse et de la baie avaient été traités dans le même style que la Malouine.
Si seulement les propriétaires avaient su s'imposer cette règle que M. Poussineau observa, et qui donne tant de cachet aux quartiers créés par lui, règle consistant à ne pas border les voies publiques d'affreux murs offusquant la vue et donnant à certaines rues l'air d'un chemin de ronde de prison, quel autre aspect aurait Dinard !
Mais Dinard n'est pas seulement redevable à M. Poussineau de ce quartier de la Malouine qui n'a de rival dans aucune autre ville du littoral, il lui doit encore le boulevard des Falaises, les rues du Trait-d'Union et du Vallon, ainsi que les avenues de Fréhel et de Harbourg, récemment ouvertes dans le terrains de Montretout et le long desquelles ne va pas tarder à s'édifier un nouveau quartier, continuation de la Malouine, et faisant un seul tout de Dinard et de Saint-Énogat.
M. Poussineau eut encore le mérite d'être un des premiers à comprendre l'importance d'un service d'eau bien organisé pour Dinard et cette question le préoccupait tellement qu'il avait même fait dresser un projet pour la captation des eaux du bois de Pontual.
Il apporta également tout son concours à la municipalité pour obtenir la construction d'une voie ferrée de Dinard à Dinan.
L'esprit toujours en éveil, toujours à l'affût d'améliorations nouvelles et d'embellissements possibles, il avait conçu ce beau projet qui ne fut pas réalisé, mais qui pourrait l'être un jour, de la transformation du bois de Pontual par la création d'un centre d'attractions et de promenades qui en eut fait le bois de Boulogne de Dinard.
Cet exposé des œuvres et des projets de M. Poussineau n'est-il pas le meilleur hommage à rendre à sa mémoire ? C'est par eux qu'il vivra dans le souvenir des Dinardais.
Il est mort doucement, pour ainsi dire sans souffrir, dans la plénitude de ses facultés, après une carrière bien remplie.
Puisse la douceur de cette mort être une consolation pour ceux qu'il a laissés derrière lui, pour sa veuve qui fut pendant plus de cinquante années sa collaboratrice dévouée, pour son fils qui a hérité de lui de son souci du bien public.
Je les prie d'agréer ici l'hommage de nos sincères condoléances.
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